La sécurité privée à l'heure du COVID19 ?

Transformer la crise sanitaire en opportunité pour la sécurité privée (Lecture: 4 min 9 s )

À l’instar de tous les pays du monde, la France a été durement touchée par la crise du COVID-19. En effet, cette guerre sanitaire a bouleversé l’organisation interne du pays. Si pour limiter et contenir la propagation du virus, les autorités ont instauré des mesures restrictives, ces dispositifs ont engendré une fragilité financière aux entreprises. Le tissu économique local a été durement éprouvé avec des pertes d’activité allant jusqu’à 100 % du CA. Tel est le cas des agences privées de sécurité spécialisées dans la sûreté et sécurité événementielle, des hôtels et restaurants ainsi que des sites de divertissements. Force est de constater que la crise sanitaire a paralysé davantage l’état de leur trésorerie. Qui plus est, cette lutte contre un virus mortel a révélé clairement le manque de coordination entre les différents acteurs de sécurité. Nous en venons à douter de la véracité du continuum de sécurité vers la sécurité globale.

COVID-19 : une pandémie économique

Le COVID-19 n’est pas seulement une maladie qui peut être fatale pour tout le monde. Il incarne un adversaire dévastateur pour les opérateurs économiques. Certes, la majorité des entreprises ont appliqué le télétravail comme vecteur de continuité d’activité. Cependant, cette méthode de travail a provoqué la recrudescence des actes de cybercriminalité.

Comme tous les acteurs économiques, les entreprises de sécurité privée ont connu d’énormes difficultés. Certaines agences de sécurité ont perdu leur client à cause de la fermeture des activités jugées non essentielles par les autorités. Cette situation affaiblit d’autant plus le secteur qui a déjà du mal à s’affirmer aux côtés des forces de sécurité intérieure. Assignées à la surveillance des biens et des personnes, les sociétés de sécurité privées étaient confrontées à un double challenge. Même si leurs efforts ne sont pas reconnus par l’autorité tutelle et que leur trésorerie est en déclin, elles se présentaient en première ligne. Elles assuraient les missions critiques au sein des entreprises dont les activités sont essentielles. De même qu’elles continuaient à protéger les biens et les personnes physiques durant la crise et le confinement.

La sécurité privée : une force négligée par l’état

Dans son discours du 16 mars 2020, Emmanuel Macron a sollicité une mobilisation générale pour combattre cet ennemi invisible qu’est le COVID-19. Étant donné l’ampleur de la crise, le président de la République faisait appel à la responsabilisation de chacun. Malheureusement, les entreprises de sécurité privées ont été écartées du dispositif global mis en place dans le cadre de la gestion de crise.

Sans directive venant de l’État, les agents de sécurité privée se retrouvaient seuls et vulnérables face à cette adversaire insaisissable. Alors que ces entreprises étaient le pilier de la continuité d’activité nécessaire à la vie de la nation, elles n’ont reçu aucune reconnaissance. Pire encore, ces agents de sécurité privée étaient exposés au risque de contamination dans l’exercice de leur mission. Les moyens de protection (gel hydro-alcoolique et masque) à leur disposition n’étaient pas suffisants. Que ce soit pour la sécurisation des grands magasins, la surveillance des installations et les outils de productions, ils devaient honorer leur engagement. Heureusement, leur dévouement est remercié par les opérateurs clients.

Si la sécurité privée a démontré son expertise pendant cette guerre sanitaire, les forces de l’ordre ont omis l’importance de la coproduction de sécurité. Que ce soit pour les actes de délinquances d’opportunité, l’intégrité physique ou la gestion globale de crise, les entreprises de sécurité privée n’ont pas eu leur place. Le président du GES en vient même à demander : « Veut-on tuer la sécurité privée ? » Selon lui, l’absence de reconnaissance de la sécurité privée est le résultat de l’incompréhension des réalités économiques de cette filière. Pourtant, les entreprises de sécurité privée sont au cœur de la préservation de l’économie du pays.

Transformer la crise sanitaire en opportunité pour la sécurité privée

Effectivement, la proposition de loi du continuum de sécurité vers la sécurité globale a été approuvée en première lecture le 20 novembre dernier. Toutefois, l’État fait-il réellement confiance à la sécurité privée ? Ces nouvelles prérogatives, promises à l’industrie de la sécurité privée sont-elles concrètes ? L’État, prévoit il uniquement de déléguer les missions qu’il n’arrive pas à assumer aux entreprises de sécurité privée ? En tout cas, la crise du COVID-19 définit les limites de la sécurité publique en matière de sécurisation des sites privés. S’inspirant d’une stratégie de surveillance bien pensée, les entreprises de sécurité privée ont contribué à la réouverture des commerces et des lieux publics. Chaque agent veillait à ce que les mesures de distanciation en vigueur soient respectées par les visiteurs.
Malgré les efforts de professionnalisation des entreprises de sécurité privée, la filière restera fragile sans une doctrine précise. Le secteur doit remettre en question son fonctionnement pour garantir sa survie et obtenir le statut qui lui est dû.

Les entreprises de sécurité privée sont des acteurs majeurs dans la gestion globale de la crise. Bien qu’elles aient été oubliées par l’État, ces professionnels répondent présent pour la protection des biens et des personnes. Ces agents de sécurité sont professionnels, intègres, réactifs et loyaux. Ce sont là des arguments solides pour revoir la politique tarifaire. Les agences de gardiennage doivent améliorer leur marge bénéficiaire pour faire face aux situations de crise.

Dans le but de contenir la propagation du virus, nous maintenons toujours la distanciation. En tant qu’expert en sûreté, les entreprises de sécurité privée doivent prévoir de nouvelles solutions pour la gestion d’accès. Ces dispositifs doivent s’adapter aux changements et limiter les contacts physiques.
Combiné à la transformation numérique en cours, certaines missions de sécurisation doivent se baser sur la digitalisation. Par ailleurs, équiper les agents de nouveaux outils intelligents optimise l’efficacité et favorise la crédibilité aux yeux des clients.

Finalement, une diversification d’activité est un moyen évident pour éviter les pertes financières. En intégrant des services à valeur ajoutée tels que les nouvelles technologies de surveillances, les agences de gardiennage attireront plus facilement les clients. Associé à leur expérience de gestion de crise sanitaire, vendre leur prestation auprès des opérateurs économiques sera nettement plus simple.

Certes, cette crise sanitaire a été éprouvante, mais elle représente également une opportunité. En identifiant des nouveaux leviers de croissance et en réorganisant leur structure, les entreprises peuvent envisager un avenir meilleur.

A.MANAA

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